Sixième: une nouvelle étape de la vie
L’entrée au collège correspond à une année de rupture avec l’enfance : c’est le début de la préadolescence. Un nouveau temps de scolarité démarre. Il se poursuivra, pour chaque jeune, au moins jusqu’à seize ans. L’Église accompagne cet important passage en proposant au jeune d’entrer dans une communauté chrétienne : l’aumônerie. Toutefois, elle lui offre également une certaine continuité en poursuivant le parcours de catéchisme commencé en CE2. La pédagogie qui sera déployée en sixième, tout en restant dans le cadre du catéchisme et de ses orientations, prendra en compte cette nouveauté dans la vie du jeune. Les parcours catéchétiques choisis en accord avec le service diocésain favoriseront l’accueil, l’écoute, l’expression et l’initiative des jeunes, mais aussi leur familiarisation progressive avec la communauté qui les accompagnera durant toute leur scolarité de collégiens. Dans le même temps, la notion de parcours catéchétique implique que l’on ménage une référence à la mémoire vivante des jeunes: ce qui s’est passé les années précédentes y est inscrit. Pour assurer une continuité dans l’outil catéchétique, on continuera d’utiliser le document " Pierres Vivantes " normalement remis en CM2.
Cinquième: choisir de vivre sa foi en Église
C’est la dernière année du parcours initial de formation chrétienne proposé par l’Église, le catéchisme. Puisqu’elle se fait dans la communauté de l’aumônerie, on s’efforcera de faire découvrir aux jeunes et à leurs familles que la foi des Chrétiens se vit en communauté d’Église et qu’elle comporte un témoignage donné sur le lieu habituel de vie. On aidera les jeunes à réfléchir sur les relations qu’ils entretiennent au collège, dans les associations sportives ou culturelles, en famille. Le parcours catéchétique leur permettra de rencontrer des chrétiens adultes que cherchent à témoigner de leur foi là où ils vivent.<br />La pédagogie, encore plus qu’en sixième, devra tenir compte du fait que la scolarité de collège sollicite fortement l’aptitude des jeunes à engranger des connaissances nouvelles et à générer des intérêts nouveaux, notamment en histoire, en sciences et en français. On ne négligera pas d’avantage les loisirs des jeunes, les images qui défilent devant leurs yeux, la musique qu’ils écoutent, leurs lectures et leurs centres d’intérêt.<br />L’esprit critique des préadolescents devient plus vif : les animateurs devront en tenir compte, tant pour affermir leur perception de la force critique de l’Évangile, que pour les aider à grandir dans une attitude confiante vis-à-vis de Dieu et de l’Église. On s’intéressera autant que possible aux événements importants de la vie des jeunes, à leurs situations familiales, à leurs inquiétudes et à leurs espoirs, afin de les rejoindre dans leurs préoccupations réelles.<br />La sixième et la cinquième constituent deux années privilégiées pour consolider les trois dimensions fondamentales de l’initiation chrétienne : croire, prier et célébrer, agir. On accordera une attention particulière aux jeunes pour lesquels la fréquentation de l’aumônerie représente le premier contact avec une communauté chrétienne. On veillera à mettre en place une pédagogie appropriée du rassemblement dominical pour l’eucharistie, au moment critique de la préadolescence. Il faudra l’étudier en collaboration avec les paroisses auxquelles appartiennent les collégiens.
Quatrième : une année de vitalité et d’espoir
Pour la plupart des jeunes, la quatrième est la première année où ils participent à une vie d’équipe dans laquelle leur quotidien et leurs questions constituent le point de départ de l’animation. Le dialogue avec les animateurs leur permet de s’exprimer sur le monde qui les entoure et de mieux comprendre qui ils sont à cet âge de profondes transformations. Pour autant, il est utile de se référer aux parcours catéchétiques fiables qui leur sont destinés. Ceux-ci nécessitent un investissement et des choix pédagogiques de la part de l’équipe d’animation, afin d’adapter les propositions aux jeunes dont elle assume la responsabilité.
Pour les jeunes de quatrième, la constitution progressive de l’équipe à laquelle ils appartiennent représente une étape fondamentale, comparable à la naissance de la première communauté de témoins après la Pentecôte. Les jeunes apprennent à s’écouter, à se respecter, à prier ensemble, à bâtir un projet commun et à le mener à terme. Il est quelquefois bon de rédiger une charte pour concrétiser, même dans les conflits, l’appartenance à une communauté vivante. C’est parfois un dur chemin pour les animateurs. C’est aussi une réelle expérience pascale pour les adolescents qui vivent en communauté d’Église leur " complexe du homard " (Françoise Dolto) c'est-à-dire leur changement de peau.
Troisième : vers une structuration de la personnalité
La troisième est l’année de l’orientation scolaire. Beaucoup de jeunes ne poursuivront pas leur scolarité l’année suivante en lycée. A d’autres, l’entrée dans le lycée qu’ils avaient choisi sera refusée. La troisième est la dernière année de relative stabilité scolaire, car on est encore dans le cadre bien connu du collège, mais c’est aussi la période de toutes les questions et de toutes les découvertes. C’est un temps formidable de richesses comme de risques, de rencontres inouïes comme d’isolement mortifère, de foi comme de paganisme, de grande générosité comme d’égoïsme forcené : c’est l’âge des contradictions. Dans leurs désirs opposés, ces jeunes sont le reflet de l’avenir immédiat de la société, mais aussi de l’Église.
Si nous ne savions pas les aimer et les accueillir comme ils sont, nos communautés en seraient appauvries et risqueraient de devenir groupusculaires. La participation au FRAT de Jambville est une formidable chance pour les jeunes de prendre conscience qu’ils sont nombreux à croire et que l’Église leur fait confiance.
L’année de troisième est l’occasion d’aborder les grands sujets de la vie, au moment où les jeunes commencent à être plus consciemment concernés par eux. Il faut pouvoir trouver le temps et les compétences, les moyens et les personnes pour aborder avec eux : les relations, les choix, l’avenir, l’amitié, la parole, la famille, l’homme, l’Église, le crédo… Il est important d’avoir recours à des techniques d’animation, de façon à aider les adolescents à oser une parole personnelle, au delà de la pudeur et de la crainte de se dévoiler à un âge où l’on ne sait plus, ni pas encore très bien, qui l’on est vraiment.